SophieJ Life Experiences

Suite à des problèmes de santé, j’ai reçu l’aimable conseil de me détacher des médias d’Haïti et d’ailleurs au profit de ma santé physique et mentale. Cela implique de soigner ses réseaux sociaux et d’éviter les nouvelles qui peuvent nuire à mon esprit, couper contact avec ceux qui involontairement ou pas propagent des nouvelles désastreuses. En fait, m’entraîner à devenir complètement insensible, ne regarder que jolis et amusants videos de chats et chiens, petits animaux intéressants, pour me protéger et préserver ma santé. Cela semblerait bien, conseils salutaires dirait-on? Pourquoi pas? Après tout, je ne suis pas une politicienne ou une influenceuse, donc que m’importe si le monde part en fumée. Que puis-je faire? Le mieux semblerait un roman à l’eau de rose, un petit café de sept dollars, et prier pour le retour des colombes.

Après plusieurs années de lutte avec une santé chancelante, dont certains diraient hérités de mon côté paternel, je me suis dit: pourquoi pas après tout? Pourquoi ne pas devenir ignorante des choses de ce monde qui ne font que chagriner…. Je suppose que je pourrai m’y habituer, après tout, certains ne savent pas que l’Afrique est un continent, ils vivent paisiblement… Cependant , la simple vérité qui semble si nuire à beaucoup est que cette attitude ne saurait être possible ou durable. En tout cas, pas pour moi. Devrais-je blâmer Ms. Liliane Pierre Paul, légende de son temps…de m’avoir bercer de sa voix si riche et provoquer mon intérêt de pensée critique de ce qui m’est présentée? Que rien n’est noir ou blanc, mais un kaléidoscope entremêlé de couleurs vives ou pâles, tout dépend de son horizon? Ne pas se préoccuper de ce qui se passe ressemble affreusement à des privilèges erronés et une fausse sensation de sécurité.

La raison pour laquelle certains d’entre nous peuvent se permettre de se déconnecter des médias n’est que privilèges. Je ne pense pas que les gens vivant dans des zones de grave insécurité, qui ont dû se déplacer ont le choix de se déconnecter et de préserver leur santé mentale et physique. Plusieurs textes de ce blog sont liés à ce sentiment de constant culpabilité de vivre loin de chez soi quand tout va de travers. Ce sentiment est sûrement partagé par des milliers d’autres immigrants, ou même de ceux qui sont nés en terre étrangère mais liés de leurs cœurs et cultures avec leur mère patrie. Avec un monde où tout va mal, la nécessité de survie est plus forte que jamais. Certaines douleurs sont pourtant indélébiles, on les transporte de partout. Le grand danger serait d’éviter de comparer ses souffrances aux souffrances d’autrui, parce qu’en réalité le même fléau nous frappe de partout et croyez-le ou non. A moins d’être des descendants directs des habitants du Mont Caucase…. Suivez mon regard…

Travailler comme une humanitaire ne fait qu’ humilier mon ego! Ceci à longueur de journée, surtout pour les frivolités du quotidien. A chaque fois que je me décide de m’apitoyer sur mon sort pour quelque chose qui pourrait être résolu facilement, je me rappelle que maintenant quelqu’un se bat pour sa survie! Pas à cause d’une maladie incurable, mais parce qu’un autre humain a décidé de manière consciencieuse de lui faire du tort. Que pour préserver une fragile petite santé, je tourne le dos et ne le dénonce pas. Ceci s’applique même aux opprimés qui deviennent oppresseurs à n’importe moment de la durée. Nul n’est vraiment à l’abri. 

Ce texte n’est qu’un avant goût de ma direction pour l’année 2024. Bien qu’il soit quelquefois intéressant de discuter de sujets avec un ton léger, certains problèmes nécessitent un autre ton. Donc, ce blog sera aussi utilisé comme plate-forme de plaidoirie. Les temps sont vraiment trop difficiles pour ne  parler que de chiffons, vos relations vouées à l’échec à force d’accepter n’importe quoi, et d’attendre Bridgerton saison 3.

PS: Je ne plains pas. Ce blog est une porte ouverte sur mes pensées, donc fermez la si elles sont de trop.