Le chagrin des “presque”….

Les sentiments, parfois, c’est tellement étrange.

Je croise tant d’âmes égarées, en quête d’un ancrage, même passager. Une présence, un regard, un instant où l’on peut se sentir moins seul. Dans le fond, ne sommes-nous pas tous pareils sans le savoir ? Reliés par nos désirs d’appartenance, le besoin de compter pour quelqu’un, d’exister dans les pensées d’un autre. De manquer, même.

Une question me hante depuis quelque temps. Elle est née doucement, au fil de conversations, d’introspections, de silences partagés.

Comment se remettre d’un chagrin d’amour… qui n’a jamais existé ?

J’ai tenté de comprendre, d’écouter ce qui n’était pas dit, entre les mots, dans les silences. Et ce que j’ai perçu, c’est une peine immense liée à une relation… qui n’a jamais vraiment eu lieu. Un lien qui n’était que promesse, que sensation, que frémissement. Mais dont l’écho a laissé de véritables traces : malaise, confusion, tristesse… et des nuits sans sommeil.

Dire que j’étais perdue serait un euphémisme. J’étais face à une douleur qui n’avait pas de nom, pas de souvenir concret, pas de chronologie à retracer. Et pourtant, elle était là.

Vous est-il déjà arrivé de pleurer la perte d’un “et si” ?

Le deuil d’un amour qui ne s’est jamais matérialisé, ou peut-être le deuil d’un rêve, d’un projet, d’une version de soi qu’on a dû laisser s’éteindre.

J’ai probablement vécu ça, moi aussi. Mais je ne me souviens pas comment je m’en suis sortie.

Peut-être ai-je enfoui cette douleur si profondément qu’elle m’échappe aujourd’hui ?

C’est ça, le paradoxe du refoulement : un soulagement, oui… mais au prix de pans entiers de notre histoire qu’on finit par ne plus pouvoir revisiter. Et alors, certaines nouvelles expériences semblent étrangement familières, comme un déjà-vu émotionnel, mais sans souvenir précis. Juste ce sentiment diffus qu’il manque quelque chose. Qu’un vide appelle à être comblé.

Et vous ? Que faites-vous de ces douleurs fantômes, de ces regrets sans histoire, de ces souvenirs que vous n’avez jamais vraiment vécus ?

Peut-être est-ce là une invitation à prendre soin de nos “presque”, à reconnaître que même ce qui n’a jamais existé peut laisser des cicatrices bien réelles.

Alors, soyons tendres avec nous-mêmes. Offrons-nous la compassion que nous aurions donnée à un ami en deuil. Parce que parfois, il faut aussi faire la paix avec ce qui n’a jamais été.

PS: Est ce que je deviens sentimentale ? lol. Il pleut sans cesse depuis une semaine…. C’est sûrement la raison.


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