
Être une émigrée est décidément une des choses les plus difficiles que j’ai entreprise dans ma vie. Cette aventure n’est pas seulement terrifiante mais encore le temps d’adaptation peut prendre des années. Sans parler de cette pointe de regret qui se manifeste par moments.
Lorsque j’ai décidé de suivre ma famille dans un pays étranger, parlant une langue étrangère, peu de connaissances de la vie quotidienne, certaines des incessantes questions dans mon esprit étaient: et si cela devenait un cauchemar ? Pourrais-je rentrer chez moi? Et si je pouvais pas m’adapter pour de bon ? Et si je perdais mon identité ? Tellement de choses à reconstruire et de peines tout au long du chemin. Vivre loin est difficile pour des raisons qui diffèrent d’un émigrés à un autre bien que des expériences communes nous relient.
Plus de cinq ailleurs, certaines questions sont toujours sans réponse, et plein d’autres se sont ajoutés à la liste. Mon adaptation est un projet continue parce qu’on demeure un émigré dans l’âme et la peau, peu importe le nombre d’années, les accomplissements, apprentissage d’une nouvelle langue et accommodations de vies. Une des choses que j’aurais aimé que quelqu’un me dise au moment de mon départ est que d’une certaine façon, devenir un immigré équivaut à renaître. Pas la peine de le combattre, elle se produit quand même. Être un émigré aussi ouvre un monde de possibilités parfois qui exigent des sacrifices énormes, des choix déchirants, mais aussi de belles rencontres et d’aventures.
Cinq ans plus tard, je fais la paix avec mon âme. J’ accepte mes différences et apprécie cette nouvelle personne que je suis avec une histoire semblable à tant d’autres mais unique quand même. Cinq ans après, je ne suis toujours pas rentrée chez moi mais je me construit une nouvelle demeure. Cinq ans après je ne cherche plus d’excuses pour celle que je suis devenue mais embrace toutes les aspects du changement qu’être une émigrée représente. Le processus dure toute la vie pour certains aspects, mais j’apprends que c’est mon « new » normal.
PS: on peut être un émigré n’importe où, même chez soi. Apprendre à assembler les morceaux et renaître est un art qui s’apprend sur le tas.
Ce texte me parle très fort. Je suis encore brisée mais la phase de reconstruction ne va pas tarder. J’ai pris plaisir à te lire et à savoir que t’as pû, au fil du temps, parvenir à te récolter. Succès !!!
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Comme tu dis c’est un long terme project, different pour chacun
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Mais l’essentiel c’est d’essayer d’être soi même et de laisser le temps faire son cours…. bonne chance dans ta journée
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Très bon billet. Il me parle. Merci Sophie de dire avec des mots ce qu’on pense intérieurement.
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Je voudrais écrire en créole maintenant mais je ne suis pas prête pour les critiques
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